Contributions

1. Le mercredi 14 juin 2006 à 10:01, par colette vermande_AASU gestionnaire en retraite

je reve d'un service de l'éducation qui fonctionnerait en dehors des heures et jours d'occupation (vacances scolaires, samedi, après 18 h etc..)l'année scolaire tournant autour de 160 jours il en reste 200, pour donner une chance et un nouveau départ a tous ceux qui ont quitté le système, aux immombrables enseignants payés au chomage qui attendent un hypothètique poste, a des retraités volontaires, etc etc...et tous ces equipements et locaux qui restent inutilisés la moitié de l'année.....

2. Le samedi 6 mai 2006 à 14:57, par Bertrand GAUFRYAU, Chef d'Etablissement, Lycée Professionnel Rural Privé sous contrat, Ministère de l'Agriculture

1. Le constat

De nombreux dossiers et hebdomadaires nationaux présentent l'enseignement public comme "républicain" et privé comme élitiste. Les réalités sont souvent et heureusement plus complexes que cela.

L'établissement dont j'ai la charge offre des formations de la 4ème au Bac professionnel, dans le secteur de services en milieu rural, services à la personne (4ème-3ème, CAPA, BEPA, BAC PRO) à 160 jeunes, dont 95% sont des filles, quelque soit les héritages philosophiques, politiques ou religieux des familles ou des jeunes eux-mêmes. Près de 50% des jeunes accueillis sont boursiers. Enfin, entre 10%et 15% sont dans des situations de placement, en foyers ou familles d’accueil. Des jeunes dyslexiques, présentant des handicaps sont aussi accueillis dans l’établissement.

La plupart de ces jeunes accueillis sont issus de l'enseignement public, les raisons évoquées par les équipes éducatives de l'établissement d'origine tournant autour des axes suivants: "nous ne savons que faire de ces jeunes"; "ils ont besoin de structures à taille humaine et donc d'un accompagnement personnalisé". Celles indiquées par les familles, les éducateurs ou assistants sociaux sont assez similaires dans le fond, mais exprimées avec un langage plus « direct » : « on ne sait plus quoi en faire et on ne peut rien pour votre enfant : il paraît qu’au Lycée…on accueille des jeunes qui ont le profil de votre enfant » ; « on a un lien privilégié avec vous et on peut vous contacter et vous rencontrer – le Directeur ou les membres de l’équipe éducative à la demande ».

Au total, entre 95% et 100% des élèves présentés obtiennent leur diplôme chaque année. Je n’imagine pas quel serait ce taux, s’il était corrigé en fonction de l’origine sociale des jeunes et de leur famille…


2. L’analyse

La mise en place de dispositifs d’accueil de jeunes les plus fragiles ne se réalise la plupart du temps que dans des structures de taille moyenne ou importante, où la connaissance approfondie du jeune n’est pas assez poussée. Cela relève, sans caricature je le crois, de l’approche et du projet pédagogique de l’établissement. Il faut tout de même savoir que les notions de pluridisciplinarité, de projets d’établissement, de pédagogie de projet sont nées dans l’enseignement agricole et non dans l’éducation nationale. Les parcours scolaires incluant le contrôle continu, à tous les niveaux, permettent un accompagnement du jeune personnalisé. Cela est exigeant pour les membres de la communauté éducative, consommateur d’énergie et de temps. Pourtant, les moyens budgétaires son aussi contraints, enseignement public que privé pour les établissements.

La proximité est vécue comme, non une contrainte par les personnels, mais comme une obligation de service bien naturelle. La communication au sein des équipes, de l’ensemble des éducateurs de vie scolaire, enseignant, personnel administratif et technique constitue un atout.

Un établissement est avant tout un climat, un projet pédagogique et éducatif. C’est la force de ces établissements ruraux et de double proximité.


3. Ce que je propose

Que soient mises en pratique des approches participatives, associant tous les acteurs de la communauté éducative : familles, jeunes, personnel, partenaires locaux de proximité (assistantes sociales, orthophonistes, élus locaux, intervenants dans le domaine des conduites addictives, psychologues…) : comités participatif des projets proposés dans les classes avec évaluation, conseil des lycées avec droit de pétition, renforcement du rôle du contrôle continu, temps dégagé pour un tutorat efficace, rencontres fréquentes avec les familles. Ceci ne peut relever que d’un choix d’établissement, retracé dans la démarche d’un projet global discuté, construit avec tous les acteurs concernés.

Toute approche participative constitue la pierre philosophale d’un projet faisant du jeune en construction le cœur de la réflexion. On peut accueillir tous les publics et aider chacun à réussir

3. Le samedi 29 octobre 2005 à 23:37, par Gabrielle Lamotte

L’année 2005 aura fait naître de grands espoirs pour les familles d’enfants handicapés : la loi de février sur le handicap, trente ans après la première loi d’orientation sur le sujet, l’application de la loi Fillon, les discours enthousiastes de Gilles de Robien sur la force du symbole que représente l’accueil des élèves handicapés en milieu scolaire ordinaire, la deuxième circulaire de rentrée et la notion d’ « inscription de droit dans l’école de secteur », les annonces sur les 8OO recrutements supplémentaires d’AVS et les 8000 « emplois vie scolaire » dédiés aux équipes pédagogiques…
Cependant, à y regarder de plus près, il convient de modérer cet enthousiasme, fort compréhensible, au regard de l’évolution de la situation des personnes handicapées depuis trente ans en France.
Il n’y a qu’à voir le manque de volonté politique à rendre effective la loi sur le handicap de 1975 et ses obligations de mise en accessibilité des installations ouvertes au public (art.49), notamment scolaires et universitaires : que la loi de 2005 ait besoin de réitérer de telles obligations (art 41) est l’illustration d’une réelle difficulté à faire appliquer une loi de société dans notre pays !
Mais l’accueil d’élèves handicapés n’est pas qu’affaire d’accessibilité, loin s’en faut. CPE de la même élève handicapée dans deux lycées successifs, j’ai pu constater d’un côté une intégration pleine de ratés, difficile, se heurtant chaque jour à l’hostilité des professeurs bousculés dans leurs habitudes pédagogiques, malgré la rédaction d’un protocole en équipe et la recherche de trucs et ficelles ; dans le second lycée, un élan d’ingéniosité de chacun a permis à cette élève de poursuivre sa scolarité dans les meilleures conditions.

Car accueillir un élève handicapé nécessite au moins de repenser une partie de ses pratiques en classe et d’adapter les modalités d’évaluation : déroutant, sans nul doute, et le changement de mentalités ne se décrète pas !
Peu habituel pour nous, en effet, d’adapter un emploi du temps, de prévoir un tiers-temps, de modifier des pratiques pour un seul élève, d’anticiper les aménagements nécessaires pour une sortie, de penser autrement, et de proposer parfois un travail à un autre rythme, bref, de penser « en fonction de ».
Mais pas insurmontable…
Car évaluer les besoins spécifiques d’autrui demande un esprit fortement ouvert vers la citoyenneté, capable de flexibilité et de remise en cause : vivre aussi en fonction d’un collectif, mais certainement pas un collectif standardisé, normalisé, de personnes présentant toutes les mêmes caractéristiques, les mêmes manières de vivre, les mêmes besoins.

Cela passera nécessairement par une meilleure formation des personnels, d’ailleurs prévue par la loi sur le handicap : connaissances des textes réglementant l’AIS mais pourquoi pas, pour désamorcer les appréhensions, par des stages d’immersion dans des CLIS ou UPI, ou dans des établissement pratiquant l’intégration individuelle ?
Enfin, pour donner à l’intégration scolaire une légitimité accrue, une professionnalisation des AVS permettrait d’ancrer l’accueil des élèves handicapés dans la culture scolaire.