Contributions

1. Le mardi 13 décembre 2005 à 14:09, par Jean-François VINCENT Président de la fédération de l'Office Central de la Coopération à l'Ecole et coordonateur des associations éducatives complémentaires de l'enseignement public

Place, rôle et spécificités des associations éducatives complémentaires de l’enseignement public

1. Ce que je constate
Les associations éducatives et les mouvements pédagogiques ont eu un rôle décisif dans l’évolution du système éducatif : ils ont largement contribué à inventer des façons de penser, des façons de faire envers les enfants puis plus tard, envers les jeunes et les adultes. Mais le système scolaire a bougé, notamment parce qu’il a absorbé une partie des innovations et des réflexions de ces associations « historiquement complémentaires » de l’enseignement public.
Aujourd’hui, paradoxalement, alors que les actions menées en temps scolaire et en complément du temps scolaire, par les associations éducatives et les mouvements pédagogiques concernent des millions d’enfants, de jeunes et d’enseignants, leurs spécificités semblent avoir perdu de leur lisibilité.

2. L’analyse que j’en fais
D’une part le « partenariat éducatif » est devenu une composante incontournable de l’éducation, de l’instruction et de la formation des citoyens. Qu’il s’agisse d’entreprises ou d’acteurs privés, de collectivités territoriales, d’associations locales… un nombre croissant de nouveaux partenaires revendiquent leur « complémentarité éducative ».
D’autre part, la baisse continue des subventions la décision de supprimer les postes d’enseignants mis à disposition des associations éducatives complémentaires, l’absence de référence au rôle éducatif des associations complémentaires dans la Loi d’orientation, marquent une rupture majeure des relations du Ministère de l’Education nationale avec ses premiers partenaires éducatifs et illustrent une évolution de la conception de l’éducation à laquelle les militants de ces mouvements ne peuvent souscrire.

3. Ce que je propose
Face à ce constat, les associations éducatives complémentaires de l’enseignement public doivent tout d’abord réaffirmer la vocation non lucrative de leurs actions et s’opposer aux dérives marchandes qui dénaturent l’éducation, en temps et hors temps scolaire, creusent les inégalités, asservissent la communauté éducative et déconsidèrent les missions et le rayonnement des éducateurs. Elles doivent rappeler que l’éducation n’est pas un bien marchand qui s’achète ou se vend, qu’elle procède d’un choix de société et doit être d’égal accès pour tous. Sur ce dernier point il faut probablement qu’elles clarifient le projet de transformation sociale qui leur est commun, qu’elles réaffirment les spécificités de leurs conceptions d’éducation active et coopérative, qu’elles réaffirment la place qu’elles accordent à l’humain dans les « sociétés de personnes » que sont leurs associations. Ces objectifs sont d’autant plus importants aujourd’hui que les principes et les valeurs dont elles sont porteuses semblent souvent en décalage avec ceux de la société et parfois même avec ceux de l’Education Nationale.
Il est également indispensable qu’elles réaffirment que la société a des devoirs envers les enfants et les jeunes au-delà du cadre et du temps scolaires et que la possibilité pour tous d’activités culturelles ou sportives de qualité, l’accessibilité de tous à des vacances et des loisirs éducatifs sont des facteurs de réduction des inégalités.
A l’heure où l’Etat supprime les moyens humains qu’il leur accordait, les associations éducatives doivent mettre en évidence que les enseignants qui encadrent leurs réseaux nationaux, régionaux et départementaux sont garants de la qualité éducative des projets et du respect des principes fondamentaux de l’Ecole républicaine (ouverture à tous, laïcité…).
Enfin, alors que le gouvernement appelle à la mobilisation des associations pour aider à la réalisation de ses politiques en faveur de l’emploi et de la réussite éducative, elles doivent montrer mieux qu’elles ne l’ont fait par le passé certainement, l’importance qu’elles occupent en termes d’emploi et la place tout à fait significative qu’elles occupent au sein de l’économie sociale en particulier, et de l’activité économique en générale.

2. Le lundi 7 novembre 2005 à 23:45, par Jean LAMBRET, parent, fonctionnaire territorial à Trappes

i. Ce que je constate :
La responsabilité de l’éducation est maintenant répartie autour de nombreux adultes : enseignants, parents, beaux-parents dans le cadre des familles recomposées, quelque fois grands-parents, mais aussi animateurs et autres personnels périscolaires.
ii. Comment je l'analyse.
L’évolution de la société amène à une spécialisation des institutions et des acteurs sociaux. Les apprentissages par « imprégnation » sont plus rares, du fait de l’isolement des enfants et des jeunes dans les établissements scolaires : quels adultes voient-ils travailler au quotidien, à part les enseignants ? De plus, les connaissances transmises par l’école sont à priori théoriques et peu mises en pratique dans le cadre scolaire. En effet, comment expérimenter son comportement social dans des locaux construits dans une logique de pédagogie « frontale » ?
iii. Ce que je propose.
Une ouverture plus grande des établissements scolaires sur l’environnement local, de façon à favoriser les échanges avec d’autres adultes. Les adultes en contact avec les enfants pourraient travailler régulièrement ensemble, au delà du contexte strictement scolaire, pour assurer une meilleure « continuité éducative ». Des activités extra-scolaires pourraient avoir également lieu dans les établissements, dans un esprit compatible avec les règles de l’école, et en lien avec les équipes pédagogiques. L’école pourrait devenir un lieu de vie, ou les enfants se construisent des repères, en participant,et en observant des adultes vivre ensemble.

3. Le mardi 1 novembre 2005 à 12:17, par Norbert Troufflard - coordonnateur ZEP

Constat
Depuis quelques années, de nombreuses associations de quartier ont mis en place des contrats locaux d'accompagnement scolaire (CLAS) en liaison avec la Caisse d'Allocations Familiales. Contribuer à la réussite scolaire et à l'insertion sociale, renforcer l'implication des parents dans leur rôle éducatif sont les objectifs principaux de ce dispositif périscolaire.
Qu'en est-il aujourd'hui sur le terrain ?
Les dispositifs existent, les élèves y participent et le plus souvent s'y sentent bien. En plus de l'accompagnement scolaire, certaines associations proposent des activités d'éducation à la santé, d'éducation à la citoyenneté, des activités culturelles ou sportives.
Par contre le plus souvent tout cela se fait sans réelle concertation avec l'école. Les enseignants ne sont informés ni des élèves présents, ni des objectifs, ni du contenu de ces dispositifs. A aucun moment ils ne sont associés à l'élaboration ou à l'évaluation des projets.
Les intervenants sont le plus souvent de jeunes diplômés (emploi-jeunes, étudiants, …) mais sans véritable formation et dans le pire des cas, les CLAS ne sont pour certaines associations qu'un moyen de recevoir des subventions afin de rémunérer leurs animateurs.
Au niveau académique les CLAS sont validés par la CAF après avis du rectorat, avis ne reposant le plus souvent sur aucune évaluation fiable.

Propositions
Elaboration des projets et choix des objectifs des CLAS par les associations et les établissements avec lesquels elles travaillent.
Formation des intervenants par des enseignants.
Informations en direction des professeurs principaux et des professeurs des écoles.
Evaluation commune du dispositif en fin d'année.
Mise en place dans chaque académie d'une commission mixte Education Nationale – CAF donnant un avis à toute demande de création ou de renouvellement de CLAS